Anticiper et accompagner les grandes mutations Contre la paresse de l’esprit et les idées reçues La transversalité, une philosophie EDGAR MORIN : « RELIER, EST LE MOT ESSENTIEL »
« Un des problèmes fondamentaux de notre époque est cette disjonction formidable entre science, éthique et politique. Cet état de fait, qui était un bien avant Hiroshima est devenu une carence. Ce chantier tumultueux qu’est la science ne peut, ni ne doit, être programmé, car l’invention doit pouvoir surgir. Les sciences ont développé d’énormes pouvoirs de destruction, nucléaire bien sûr, mais aussi de dégradation biologique. « Relier » est le mot essentiel. Pour qu’il y ait une véritable reliance, il faut une pensée organisatrice, complexe. Cette pensée se réalise dans certains secteurs, notamment dans la science écologique fondée sur l’idée d’écosystème (organisation spontanée, créée dans une niche écologique, entre différents êtres vivants au sein d’un milieu géophysique). Le scientifique ne possède pas toutes les connaissances des disciplines auxquelles il fait appel. En revanche, il a le sens de cette organisation spontanée, de ses carences, de ses régulations et de ses dérèglements. Essayer de penser la complexité du monde Toute grande évolution suppose une involution RENE PASSET : « UNE COURSE PRODUCTIVISTE AUX EFFETS PERVERS »
« Je pense que les politiques ont loupé cette occasion absolument fantastique d’une période de mutation qui voit disparaître un certain type de sociétés (les sociétés économiques dont les moteurs sont énergétiques) sous l’effet d’une évolution technologique. Une mondialisation à finalité humaine Une croissance complexifiante multidimensionnelle JOËL DE ROSNAY : « LES NOUVELLES FRONTIERES DE LA TRANSVERSALITE »
« Avant d’aborder les nouvelles frontières de la transversalité, notamment dans le champ des sciences et des techniques, il me semble utile de rappeler d’où nous venons. De millions d’années à des siècles de développement Une accélération prodigieuse Le microscopique se retraduit dans le macroscopique De nouveaux concepts transversaux Edgar Morin est sociologue, philosophe, directeur de recherches émérite au CNRS (1) Jacques Robin a dirigé pendant une douzaine d’années une importante entreprise industrielle. Fondateur en 1983 du CESTA (Centre d’Etudes des Systèmes avancés) ancien médecin, philosophe, il lance la lettre » Transversales Science Culture » en 90. Jacques Robin a également publié : « Changer d’ère » (89) ; « Le jaillissement des biotechnologies » (avec Pierre Darbon). A propos de complexité, lire sur le site « Les Automates Intelligents » : les interviews de Stephen Wolfram ou de Reda Benkirane.
Née sous le double signe de la transversalité et de la pensée complexe, Transversales Sciences/Culture* poursuit son évolution tout en restant fidèle à sa démarche originelle. Mais les temps ont changé, et 2002 annonce une nouvelle étape. « Transversales n’a pas le monopole de la réflexion intellectuelle nécessaire à l’accouchement d’un autre monde possible . » Cette précision apportée par Philippe Merlant, rédacteur en chef de la revue, donne le ton. Avec les interventions de MM. Edgar Morin, René Passet, Joël de Rosnay : à propos de solidarité, générosité, ouverture, réseaux, environnement, société civique,… autant de notions peu ou pas intégrées aujourd’hui dans notre vision du monde du futur.
Créée en 1990 par Jacques Robin(1) et le Groupe de Réflexion Inter et Transdisciplinaire(2) (GRIT) issue du « Groupe des Dix »(3), Transversales Science/Culture (TSC) s’est toujours attachée à anticiper, éclairer, accompagner les grandes mutations de notre société dans une perspective humaniste, pluri et transdisciplinaire.
« TSC s’efforce de poser les questions inédites que les mouvements culturels et sociaux expriment avec force (Que faisons-nous de notre vie ?) et pas seulement celles inhérentes à un lien social réduit au travail (Que faisons-nous dans la vie ?). Pour penser ensemble le phénomène de la mutation et de la régression, nous avons besoin d’une capacité d’analyse et d’action qui lie d’un même mouvement la logique de résistance et la capacité dynamique d’anticipation et de solidarité. ».
Plusieurs thèmes de réflexion (société informationnelle, révolution du vivant, économie plurielle, écologie, éthique, démocratie participative,…) défrichés pendant toutes ces années ont fini par pénétrer la sphère du débat public.
Pour le non initié, la lecture de Transversales Science/Culture peut parfois sembler ardue au premier abord. Un minimum de curiosité intellectuelle est nécessaire, et disposer de connaissances assez étendues est évidemment un plus. Sans être élitiste, TSC place le débat à un niveau de réflexion souvent élevé, à contre-courant de la mode actuelle de vulgarisation systématique des grands sujets de société.
Accoutumer son cerveau à mettre en pratique la pensée systémique est peut-être le prix à payer pour lutter contre la paresse de l’esprit s’alimentant trop souvent d’idées reçues, réveiller les consciences et susciter un vrai débat.
« Les regards croisés de personnalités venues d’horizons différents (philosophes, scientifiques, juristes, journalistes, économistes, militants associatifs, artistes, sociologues,…) permettent d’appréhender la complexité de l’univers, les interactions qui s’y nouent, et de les intégrer à la réflexion. ».
La philosophie de la revue est, vous l’aurez compris, la transversalité.
La conférence de presse du 22 mai a été l’occasion -outre de présenter la nouvelle formule- de permettre à trois invités de marque, Edgar Morin(4), René Passet(5) et Joël de Rosnay(6), tous présents depuis l’origine de la revue, d’ouvrir de nouveaux horizons pour : « Redéfinir la notion de développement, actuellement porteuse de nombreux paradoxes. Echapper à la vision réductrice de la mondialisation. Comprendre les nouvelles frontières de la transversalité, notamment dans le champ des sciences et des techniques ».
Aujourd’hui, Transversales soulève la question du contrôle et de la régulation éthique de la science par la politique.
A l’origine, l’intention de Jacques Robin était d’éclairer la politique par la science, c’est-à-dire : apporter la rigueur et le sérieux de la pensée scientifique au monde politique. Le problème, désormais, consiste à éclairer la science par la politique…
La difficulté consiste à utiliser et à penser la complexité comme des scientifiques. Il nous faut des outils de complexité : la complexité est un défi. C’est ce que j’ai essayé de réaliser à travers les différents volumes de La Méthode(4). Dans un monde de causalité linéaire (où une cause produit un effet) nous sommes incapables de connaître les phénomènes de rétroaction (où l’effet rétro-agit sur la cause).
Pour progresser, les principes gouvernant la connaissance doivent être mis en cause et examinés. Dans toutes les matières universitaires, il devrait exister un enseignement consacré à l’étude de la complexité, de la spécificité. Ces questions, qui semblent aller de soi, ne sont jamais traitées et donnent lieu aux assertions les plus barbares. Nous nous heurtons alors au problème de l’incompréhension. Comment, dans ces conditions, parvenir à se comprendre d’une structure mentale à une autre ? »
« La » mondialisation est une réduction. Il existe plusieurs formes de mondialisation, antagonistes. D’une part, une mondialisation bâtie sur le colonialisme et la domination de type techno-économique. D’autre part, une mondialisation démocratique, humaniste. Elles se sont rencontrées une première fois à Seattle…
La mondialisation est un sujet très complexe, difficile à penser. Elle fait intervenir une série d’interactions, de rétro-actions, et mêle des phénomènes de tous ordres (culturels, religieux, historiques, économiques, mythologiques…). ».
« Le mot « développement » m’inspire plusieurs critiques. Il suppose que la technologie économique est la locomotive qui doit porter tout le reste. Dans les sociétés développées du monde occidental, elle fige un modèle bien qu’elle apporte des carences, des crises et le danger de destruction.
Par opposition, le mot « sous-développement » est défini ainsi : « état économique non techniquement avancé ». Il suppose que la culture, la sagesse, le savoir,… de ces Etats seraient de pures superstitions. En d’autres termes, alphabétiser ne se limiterait pas à donner la possibilité de lire et d’écrire, mais de détruire des cultures traditionnelles.
« Développer » signifie donc suivre la voie que les Occidentaux ont tracée. En réalité, le vrai problème devrait être de changer de cap, de faire un effort d’involution. Toute grande évolution suppose une involution, un retour à des forces génériques, génératrices, qui se sont consolidées.
Toute civilisation comporte des facteurs de dégénérescence (corruption, par exemple). Il s’agit d’une idée très forte qui s’oppose à l’image du progrès représenté comme une évolution toujours positive. Or, si on gagne sur certains plans, on perd sur d’autres… Heidegger disait « L’origine n’est pas derrière nous, elle est devant nous. ». Il nous faut donc une nouvelle origine, et un commencement. ».
Les effets qui en résultent sont aussi porteurs d’espérance : la relève de l’homme par la machine a permis de réduire la durée de la vie éveillée consacrée au travail (14% environ en 2000 contre 74% au début du siècle dernier) ; ou encore l’invention de l’ordinateur, qui réalise en quelque sorte le rêve universaliste de Victor Hugo…
Cette espérance est bouleversée par un certain type d’économie, dans laquelle le pouvoir de décision est passé de la sphère publique des Etats à la sphère privée internationale des intérêts financiers.
Le résultat aboutit à un tout autre type d’économie et enclenche une course productiviste aux effets pervers. La relève de l’homme par la machine devient le drame de l’exclusion sociale et du chômage. Comment partager les réductions du temps de travail ? Ce sujet devrait faire l’objet d’un vrai débat. ».
« La mondialisation est un fait ; elle signifie que le phénomène s’étend à l’échelle du monde. Cela a toujours été. La tendance innée du premier être vivant (animal ou humain) a été d’explorer, de repousser les frontières.
Toutefois, je pense qu’il faut distinguer différentes formes d’organisation de la mondialisation. Le modèle néo-libéral, déclenché dans les années 80 par Mr Reagan et Mrs Thatcher, a libéré les démons. Il est impossible de les rattraper, car le pouvoir est passé du niveau national au niveau mondial, d’où la nécessité d’une concertation des politiques internationales.
Une autre forme de mondialisation est possible, à finalité humaine, et qui correspond à un idéal de rapprochement des humains dans l’espace. »
» J’ai connu l’époque où nous parlions indifféremment de croissance ou de développement. Un jour, nous nous sommes aperçus que ce que nous nommions « croissance » pouvait conduire à la destruction de l’homme et du milieu naturel.
Voici ma définition du développement : le développement est une croissance complexifiante multidimensionnelle.
Aujourd’hui, l’économie évolue vers plus de qualitatif. Il peut donc y avoir une croissance non destructrice du milieu naturel. Je parle de « complexifiante » car un système croissant se diversifie et doit s’intégrer, se relier. Enfin, « multidimensionnelle » parce que la croissance transforme l’atmosphère, l’économie et l’humain, qui demeure la finalité des transformations. ».
Jusqu’au milieu des années 50, notre vision de la science était analytique(7) découpée en morceaux. Ces morceaux ont été rassemblés par des théories qui ont mené au « fatras disciplinaire » enseigné dans les universités.
Cette vision analytique de la science a nécessité une approche linéaire dans le temps quasi-historique pour répondre aux trois grandes questions qui se posent encore aujourd’hui :
1) Comment expliquer l’émergence de la complexité et l’émergence des propriétés nouvelles ?
2) Comment rassembler les disciplines créées par la démarche analytique, sans tomber dans un holisme intégrateur ?
3) Comment donner du sens à cette masse d’informations générée par la transversalité et la transformer en action (re-création du sens) ? »
« Tout d’abord, nous avons eu une approche néo-darwinienne, qui a consisté à inventer un mécanisme : mutation/sélection/conservation des systèmes les mieux adaptés à l’environnement (sélection naturelle). Cette vision s’est d’abord appliquée à la biologie, puis s’est étendue de la biosphère à la techno sphère, puis de la techno sphère à la cybersphère.
Il s’est ensuite créé un nouvel univers après celui du « monde réel » : le monde imaginaire. L’accélération s’accroît grâce aux inventions humaines. Les inventions techniques se substituent aux mutations, et le marché à la sélection environnementale en quelque sorte. L’accélération est prodigieuse. Nous avions une évolution complexifiante biologique qui durait des millions d’années dans un seul théâtre d’action : le monde. Désormais, avec les inventions humaines, nous passons de millions d’années à des siècles de développement.
Un nouveau monde, né de la virtualité, du numérique, cohabite avec les précédents. L’évolution biologique, l’évolution technique, l’évolution dans la cybersphère, relient trois mondes : réel, imaginaire, virtuel. Dans le monde virtuel, il est possible de créer des outils -que l’homme n’a pas encore construits- capables de s’associer à distance. ».
« Le néo-darwinisme ne permet pas d’expliquer de manière satisfaisante la complexification. De nouvelles frontières se dessinent pour trouver des réponses à ces trois grandes questions.
Dans les années 50, émerge la théorie générale des systèmes (General System Theory) qui a indirectement donné naissance à la réflexion du groupe de Palo-Alto, initiateur, dans les années 60/70, de l’approche systémique(7). Cette méthode, issue de la convergence de la cybernétique de Warren MacCulloch, de la théorie de l’information(8) de Claude-Elwood Shannon, et de la thermodynamique des systèmes irréversibles(9) de Ilya Prigogine, permet d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité de l’action.
Dans les années 70/80, des phénomènes très différents appartenant aux mondes de la physique, chimie, biologie, sociologie,… peuvent répondre à la notion de « structure dissipative »(9) de Prigogine. ».
« Au début des années 70, survient un événement bouleversant : la théorie du chaos et la vision de la fractalisation de la nature. Selon cette théorie, la complexité peut naître d’interactions simples répétées des myriades de fois à partir d’éléments en constante interaction. Un effet minime peut être amplifié et conduire à des états de très haute organisation, reconnus par l’observateur comme une forme ou une information.
Les structures fractales, nées du chaos déterministe(10) rendues populaires par le mathématicien Benoît Mandelbrot, sont un exemple d’organisations complexes générées à partir de lois simples. Ces formes instables (essaims, nuages, ailes de papillons,…) construites de motifs répétitifs se réorganisent à des niveaux différents pour produire une forme conservant une structure de base analogue (côte rocheuse vue d’avion ou par satellite, fougère, cristal,…). La théorie du chaos et les formes fractales conduisent à une vision unifiée de la nature. ».
« Il y a six mois, James Brown, Geoffrey West et Brian Enquist (de Los Alamos et de Santa Fe) ont publié dansScience Magazine une découverte sur les fameuses lois d’échelles(11) correspondant à une « loi de puissance quadratique » (« quadratic power scaling »).
Si vous prenez une constante comme la masse et que vous la rapportez à un certain nombre de paramètres (durée de vie, nombre de battements de cœur, taux du métabolisme, taille,…) vous obtenez des constantes multiples de un quart. Par exemple, une souris (durée de vie : deux à trois ans) et une baleine (durée de vie : cinquante à soixante ans) meurent au même nombre de battements de cœur (un milliard environ).
Comment expliquer que, dans la nature, les rapports entre la masse, la durée de vie, la durée de gestation, les taux métaboliques,… correspondent à des lois simples et à des constantes ?
Ainsi, nous avons découvert un modèle mathématique(12), informatique, qui repousse les frontières de la transversalité d’une manière extraordinaire en se fondant sur trois lois fondamentales simples, pouvant s’appliquer à la chimie, la physique, les sciences, la biologie, la sociologie, l’économie, l’écologie :
1) La nature a inventé un système de transfert linéaire de ressources énergétiques et informationnelles dans un volume tridimensionnel, par capillarisation.
2) La taille du plus petit capillaire est constante (qu’il s’agisse d’une mouche, d’un éléphant, d’un humain, d’un réseau routier ou informatique,…)
3) la nature minimise la quantité d’énergie nécessaire pour apporter les ressources dans des capillaires en bout de chaîne.
Tout ceci crée un nouveau corpus de réflexion sur les frontières de la transversalité : la nécessité de créer des passerelles entre les domaines physiques, chimiques, biologiques, écologiques, sociologiques,… mais conduit à une accumulation de données, à un « fatras » d’informations, ou info-pollution(13).
Ces nouvelles frontières génèrent de nouveaux concepts transversaux. Nous n’avons pas encore trouvé les outils susceptibles de donner du sens à cette pléthore d’informations, mais les nouveaux moteurs de recherche contextuels, les logiciels de gestion des contenus et surtout le web « sémantique », représentent des pistes intéressantes pour l’avenir. ».
René Passet est économiste, professeur émérite de sciences économiques à la Sorbonne, ancien président du conseil scientifique de l’association ATTAC
Joël de Rosnay est conseiller du président de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette et président exécutif de Biotics International
*Désormais, la revue Transversales Science/Culture est trimestrielle. Déjà paru : Transversales nouvelle série N°1 « La science contre la conscience ? » (Premier trimestre 02). Le prochain numéro (juin) sera consacré à « Refonder la démocratie en intégrant les connaissances scientifiques et philosophiques pour reconstruire un monde commun ». Le numéro d’octobre aura pour thèmes « La réforme de l’économie et de son architecture mondiale » et « L’explosion des progrès des neurosciences ».
(2) A partir de 1987, le GRIT poursuit la réflexion du Groupe des Dix sur la nécessité de décloisonner les travaux entre les différentes disciplines et d’en relier les connaissances pour appréhender le monde dans sa complexité. Plus d’infos sur :http://www.globenet.org/transversales/generique/grit.html
(3) En 1966, des intellectuels (Henri Atlan, Henri Laborit, Edgar Morin, René Passet, Jacques Robin, Michel Rocard, Joël de Rosnay,Michel Serres, Jacques Testard,…) appartenant à des disciplines différentes (biologie, économie, sciences sociales, écologie, philosophie, juridique, politique,…) ont eu l’idée de confronter leurs savoirs dans le but d’élaborer une réflexion dynamique sur la société. Le Groupe des Dix était né.
Si le thème de réflexion majeur portait sur les apports possibles de la connaissance scientifique au domaine politique, elle a peu à peu posé le problème de l’importance de la techno science et de son asservissement à l’économie de marché.
Pour en savoir plus sur cette aventure, cf. « Le Groupe des Dix » de Brigitte Chamak (Ed. du Rocher. 1997) http://perso.club-internet.fr/nicol/ciret/rocher/lcham.htm
(4) Edgar Morin est sociologue, philosophe et auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Méthode (tomes I à V). Dernier paru : « L’identité humaine » (Seuil. 01), « Reliances » (00), « Terre-Patrie » (93), » La tête bien faite » (99),… Plus d’infos sur :http://perso.wanadoo.fr/marxiens/philo/morin.htm
(5) René Passet est économiste et l’un des pionniers miondiaux de l’étude des relations de l’économique et du vivant, professeur émérite de sciences économiques à l’université de Paris I (Panthéon – Sorbonne) où il a dirigé le « Centre Economie Espace Environnement » et Président du conseil scientifique de ATTAC. René Passet a publié : « L’illusion néo-libérale » (Flammarion. 01) ; « Eloge du mondialisme par un « anti « présumé » (Fayard. 01) ; « L’économique et le vivant » (couronné par l’Académie des sciences morales et politiques – Payot. 1979 ) ; Une économie de rêve (Calmann-Levy. 1995),… Plus d’infos sur : http://perso.respublica.fr/cafeco/passet2002.htm ethttp://attac.org/france/ (6) Joël de Rosnay est docteur ès-sciences, directeur de la prospective et de l’évaluation à la Cité des Sciences et de l’Industrie de La Villette et Président de la société Biotics International. Il a écrit de nombreux livres de vulgarisation scientifique dont : « L’homme symbiotique, regards sur le troisième millénaire » (Seuil. 95), « Le cerveau planétaire » (86), « Le macroscope » (75),… Plus d’infos sur : http://csiweb2.cite-sciences.fr/derosnay/
(7) L’approche systémique est née dans les années 60/70 de l’essor de la cybernétique et de la théorie des systèmes (50/60). Elle complète la démarche analytique traditionnelle (ou analyse cartésienne).
L’analyse cartésienne s’efforce de comprendre la complexité de l’univers en la découpant en plusieurs éléments distincts qui seront étudiés indépendamment les uns des autres. L’expérimentation permet de valider ou non les hypothèses d’étude. Cette méthode, toujours utilisée, produit des effets pervers : elle sépare et isole les différents éléments et enferme les savoirs dans des disciplines cloisonnées.
L’approche systémique réconcilie la partie et le tout (système complexe). En recombinant le tout à partir de chaque élément qui le compose, et en tenant compte des interdépendances et de leur évolution dans le temps, elle permet de relier des disciplines différentes.
(8) L’information irrigue tous les systèmes complexes, se distribue, se répartit, régule (une petite quantité d’information peut réguler d’énormes quantités d’énergie)
(9) Ou temps irréversible de la transformation : une forme organisée peut naître de mouvements chaotiques aléatoires et se stabiliser. Certaines structures organisées peuvent accélérer la formation de nouvelles structures. Celles-ci émergent plus rapidement que celles qui lui ont donné naissance (idée de « structures dissipatives » de Prigogine). Plus d’infos sur :http://mediatheque.ircam.fr/articles/textes/gerzso95a/
(10) Théorie du chaos : forme d’organisation de la matière, répandue dans tous les phénomènes naturels
(11) Scaling ou séries d’échelles
(12) Pour en savoir plus : l’article sur Brown/West/Enquist: http://perso.crans.org/~bernot/scaling%20laws/a%20general%20model%20for%20ontogenetic%20growth.pdfet le livre « Les arbres de l’évolution » (Hachette. 00) co-signé par l’astrophysicien Christian Notalle, l’anthropologue Jean Chaline et l’économiste Pierre Grou explique que cette loi de fractalisation de la complexité se traduit non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps. Plus d’infos sur : http://www.ifrance.com/fractalspace/livre2.htm (13) Voir aussi l’interview de Joël de Rosnay par Sacha Goldman : « Les risques de l’infopollution » in Transversales nouvelle série N°001 de juin
ou sur http://csiweb2.cite-sciences.fr/derosnay/articles/Transversales_infopollution.html
Voir aussi : l’enquête réalisée en novembre 2000 par la SOFRES pour le Ministère de la Recherche : « Les Français et la recherche scientifique« .
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- Les Di@logues Strategiques on 2 mai 2010 inLes Di@logues Strategiques
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